Suzanne Horvath

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Une histoire d’honneurs et de hontes - p.23

Si nous avons reproduit presque entièrement le début de la définition du Larousse ( le reste traite de l'incapacité de la femme mariée – depuis 1804, le Code Civil de Napoléon, le terme est juridique et cette incapacité reste en vigueur en 1900 ; qui plus est, elle subsiste jusqu'à 1942) c'est pour la comparer avec celle qu'il donne de l'homme :

« l'homme n.m ; (lat. Homo). Spécialem. Animal raisonnable, ou d'une manière plus précise, mammifère bimane, à station verticale, doué d'intelligence et de langage articulé (...)Le mâle de l'espèce humaine. (…) En général, l'espèce humaine.(...) L'être humain, considéré au point de vue moral (…) Soldat, ouvrier : armée de dix mille hommes. (…) Individu courageux, stoïque : dans l'adversité, soyez homme (…) Bonhomme : homme plein de bonhomie ; Pauvre homme : homme sans intelligence. Grand homme, celui que son génie, ses œuvres, ses actions couvrent de gloire, placent très haut. Le premier homme, Adam. (…) Homme du monde, qui vit dans la société distinguée, qui en connaît les usages et en a les manières. Homme d'armes, autrefois cavalier armé de toutes pièces ; Homme de lettres, écrivain, littérateur. Homme de qualité, illustre par sa naissance, qui a des sentiments élevés. Homme de loi : magistrat, officier ministériel, avocat, etc. (…) Homme de robe, magistrat. Homme d'épée, de guerre, militaire. Homme de cheval, qui s'occupe d'équitation, de courses. Homme d'église, ecclésiastique. (…) Homme d'état, politique qui dirige l'Etat. Adjectv. Qui a des qualités viriles ou humaines. (…) PROV ; Tant vaut l'homme, tant vaut la terre, les terres rapportent en proportion du mérite de celui qui les fait valoir. ENCYCL : Physiologie. Suivant les doctrines, l'homme est un simple genre de l'ordre des primates ou, au contraire, il occupe un rang à part dans la nature ».(49))



Suit une description générale sur la station verticale, sur le poids du cerveau, etc.

Le contraste entre ces descriptions est tellement parlant que les conclusions sont presque inutiles. La femme est définie en fonction de l'homme du point de vue physiologique ; sa «physiologie » défectueuse car différente de celle de l'homme, centrée sur la maternité, est détaillée, alors que pas un mot n'est dit sur la physiologie masculine ; au niveau de l'énumération des professions, femmes de ménage, femmes de chambre s'opposent à hommes de loi, hommes de qualité ; une « femme de lettres » est une femme qui écrit ; un « homme de lettres » est un écrivain...


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