Suzanne Horvath

Accueil L'histoire de la honte Les romancières hongroises
Une histoire d’honneurs et de hontes - p.39

Dans les « déformation par défloration «  Martineau élimine tout de suite la défloration violente, mais il veut s'intéresser aux rapports sexuels lents, graduels, répétés. Plus l'enfant est jeune, plus la déformation est grande... lorsqu'on a des rapports sexuels répétés ( il en a vu trois mille cas!) la vulve est ridée, brunâtre, les grandes lèvres pendantes... Enfin, dans les « déformations anales par sodomie » Martineau déclare ne vouloir s'occuper que de la pédérastie passive. Quelle est la fréquence de ce vice ? Elle est grande «  et ça augmente de jour en jour ». Il semble que la femme préfère le saphisme au coït, le coït anal au coït vaginal, de même que l'homme de son côté porte plutôt ses préférences sur le saphisme ou sur la sodomie. Martineau, dans sa salle d'hôpital, a étudié cent cas en deux ans : on groupe les signes physiques de ces déformations c'est ainsi « que j'arrive à obtenir des malades les aveux les plus complets, malgré les dénégations énergiques que, tout d'abord, elles opposent à mes questions ».

« Quoiqu'il en soit, Messieurs, le médecin doit toujours chercher à obtenir l'aveu du coït anal, parce que, une fois obtenu, la femme n'éprouve plus de difficultés à fournir tous les renseignements qu'il importe de connaître pour apprécier la valeur diagnostique des signes de sodomie »(...) » (88)

Ainsi se termine le livre de ce voyeur.

LA FEMME QUI TRAVAILLE.

Comme nous l'avons vu plus haut, la femme est destinée au foyer. Mais même à cette place, elle peut ne pas être à la hauteur : J. Payot, dans son cours de morale, (89), dit : « La jeune fille en général ne se prépare pas suffisamment à son futur métier de mère (…) J'estime qu'elle est en général bien peu en mesure de devenir pour son mari une associée intelligente et avertie ».

Mirguet (90) après avoir précisé dans son ouvrage que pendant des siècles la femme avait été vendue, échangée, comme les chevaux, s'inquiète de la préparation de la femme en vue de ses accouchements et «  de sa mission d'épouse, de ménagère et d'infirmière familiale. 

« La femme n'est ni l'égale ni la supérieure ni l'inférieure de l'homme, mais bien son équivalente ; (…) cependant, la femme ne paraît pas également propre à tous les travaux musculaires, bien qu'elle les ait parfois exécutés tous de la façon la plus convenable ; pas davantage à toutes les tâches d'ordre intellectuel et moral » (91)

Dans la rubrique « Echos » du Soir on relève : (92)

«  Il n'est qu'une voix dans la presse pour approuver l'autorisation donnée à une femme pourvue du doctorat de médecine et interne à l'hospice de Villejuif, de prendre part au concours pour le poste de médecin des asiles. Jusqu'ici cette épreuve était interdite au sexe prétendu faible ».


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