Il faut souligner ici au risque d'enfoncer des portes ouvertes, que quelle que soit l'époque du passé que l'on observe, on y trouve toujours des mentalités, des idées morales et religieuses très anciennes, archaïques, mélangées à des nouvelles: on ne peut nullement considérer la société de 1900 comme une société capitaliste, bourgeoise, libérale pure, coupée de la société féodale. Mais les nouveaux systèmes, surtout lorsqu'il s'agit de morale, charrient en eux-mêmes les anciens et il ne sert à rien de découper l'histoire en tranches.
Une objection pour le choix de cette littérature consistera à douter de ce qu'elle peut aider à révéler : dire que ce qu'on peut recueillir à travers l'écran événementiel, les discours et la morale « officielle » de l'élite, ne découvrira pas les secrets des émotions et des sentiments cachés. Mais pour étudier l'histoire des sentiments, on ne peut saisir que des regards. Et ces écrits sont précisément des sources qui façonnent les émotions et les consciences. Les écrits font aussi l'histoire.
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